Y a pas de petit profit

Aujourd’hui, je me suis arrêté à la boutique SANEF du coin parce je devais remplacer mon support de badge Télépéage. En effet, grand utilisateur de nos autoroutes (plusieurs centaines d’euros de dépenses péage tous les mois) ayant changé de véhicule, je devait me procurer ce petit support plastique. A l’agence SANEF, une personne très moyennement aimable m’a réclamé 2 euros (payable par carte bancaire uniquement) pour ce bout de plastique dont le coût de revient ne doit pas dépasser les 10 centimes. Pas de geste commercial ni de négociation possible, bien entendu. En 2018, derniers chiffres connus, la SANEF, privatisée en 2006 (par Dominique de Villepin ET Bruno Le Maire) filiale de la société espagnole Albertis a réalisé un résultat net de 527 millions d’euros pour un chiffres d’affaires de 1,727 milliard d’euros. A part Vinci Autoroute (privatisée au même moment, dans les mêmes conditions scandaleuses et par les mêmes voyous) je ne connais pas de société dégageant un tel résultat, uniquement dû à sa position de monopole. en effet, il n’est pas nécessaire de sortir major de l’ENA pour présider et assurer la rentabilité d’un tel fromage, une chèvre hémiplégique y arriverait. C’est pourtant Alain Minc, donneur de leçon néo-libéral et pantoufleur multirécidiviste, qui préside la SANEF. Donc, pas de stress Alain, j’ai bien (sur)payé mon petit bout de plastique 2 euros, je ne mettrai pas en péril le dividende de tes actionnaires. Les moutons sont bien gardés… Pour l’instant !! Mais un jour, que j’espère prochain, il ne faudra pas s’étonner de la violence du retour de bâton. L’iniquité de cette situation est telle que seule une re-nationalisation permettra de rétablir un (fragile) équilibre et un retour des infrastructures publiques au sein du patrimoine national…