Le « week-end » du 15 août touche à sa fin, la Vierge Marie a réussi à éviter les airbus et a rejoint son beau-père dans sa villégiature. Ça commence à sentir la rentrée. Petit retour en arrière sur l’actualité des 30 derniers jours, qui aurait due être calme comme un jour de canicule, mais en fait non :
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Le Mondial de foot :
je suis totalement incompétent en foot mais cela ne m’empêche pas de faire partie des 57 millions de sélectionneurs que compte le pays 😉 J’ai bien aimé cette équipe de France, jeune et modeste à la fois, tout le contraire de ceux qui nous avaient consterné il y a 8 ans à Knysna : un groupe d’enfants trop gâtés nous avait mis une honte mondiale avant de rentrer au pays, la queue basse et la rancune mal placée. Je garde une petite pensée pour Adrien Rabiot, qui a refusé de faire partie de l’équipe parce que Didier Deschamps ne lui proposait qu’un poste de remplaçant et a déclaré : «Le choix du sélectionneur ne répond à aucune logique sportive»… Il n’a pas fini de regretter sa morgue et son absence de vision personnelle.
Un autre qui doit avoir quelques regrets, c’est notre président : un plan com parfait, des photos de pro comme on n’en n’avait jamais vues, une occasion unique de gratter quelques points de popularité, et tout est gâché par cette saloperie d’affaire Benalla !
Autre loupé, le Président a totalement oublié d’intégrer la ministre des sports, Laura Flessel, dans sa communication « Coupe du Monde », j’en était gêné pour elle.
C’est bien la peine de se décarcasser ! En guise de représailles anticipée, Emmanuel Macron a volé la fête à la piétaille venue saluer ses champions sur les Champs-Elysées. Il a complètement préempté l’équipe de France sans aucun scrupule, au bénéfice exclusif de sa communication. La manoeuvre était tellement énorme qu’elle en est devenue contre-productive pour son auteur.
L’affaire Benalla :
Je ne vais pas remettre une pièce dans le juke-box et relancer la machine à commentaires sur cette affaire, quoique… Avec un peu de recul, on peut y distinguer de nombreux signes à la fois représentatifs et aussi inquiétants des méthodes des pouvoirs exécutifs et législatifs.
« N’avouez jamais » cette déclaration de Jean-Charles-Alphonse Avinain faite juste avant d’être guillotiné en novembre 1867, pourrait aussi résumer la stratégie de défense de l’Elysée. Ce n’est pas criminel de refuser d’avouer ses fautes. Ce qui est plus condamnable, c’est l’absence totale de morale des intervenants macronistes qui n’ont jamais hésité à mentir sans vergogne et à nier toutes les évidences jusqu’à la dernière limite, pour après s’appuyer sur ces informations vérifiées comme s’ils étaient à l’origine de leur divulgation et que cela prouvait leur honnêteté dans la quête de la vérité. Bref, cette affaire, loin d’être anodine au demeurant, n’était pas une affaire d’état, mais la gestion catastrophique du pouvoir en a incontestablement fait une affaire de l’Etat.
Muriel Pénicaud ne reconnaît plus ses amis
Entendue par la justice en tant que témoin assisté dans le cadre de l’affaire Business France, notre ministre du travail n’avait pas fait le rapprochement entre l’octroi d’un marché public, fait dans des conditions contestables, à Havas et le fait qu’elle soit à tu et à toi avec l’un des patrons de cette agence, Stéphane Fouks. Elle avait même complètement oublié qu’ils se connaissaient… Le marché passé lui semble donc complètement valide et légal. C’est dingue comme le hasard fait bien les choses, des fois !
Alexis Kohler pantoufle en famille
Attention, c’est du lourd, bien plus grave que l’affaire Benalla. Secrétaire Général de l’Elysée, collaborateur le plus proche d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler, bien que non élu, est probablement la personne la plus puissante du pays après le Président. En plus d’avoir une tête (très) bien faite, cette personne se doit d’être d’une probité irréprochable, c’est en tous cas comme ça qu’il nous est présenté par son entourage.
Malheureusement, Alexis Kohler n’a pas de chance. Ce spécialiste du pantouflage et du rétro-pantouflage est mal né : en effet, sa mère est cousine par alliance de la fondatrice du groupe MSC, deuxième compagnie mondiale de transport maritime. Il a d’autant moins de chance qu’il a été administrateur de STX France (les Chantiers Navals de St-Nazaire) de 2010 à 2012, comme représentant de l’Agence des Participations de l’État (APE), aux côtés du maire du Havre de l’époque, l’actuel Premier ministre Édouard Philippe, dont le premier client était MSC, la PME de la cousine de maman.
En 2016, Alexis Kohler quitte la fonction publique pour devenir… Directeur Financier de MSC ! Ce serait dommage de ne pas mettre à profit son carnet d’adresses pour faire fructifier les affaires de la famille, pourquoi se gêner ?
Depuis l’année dernière, notre grosse tête éthique est revenue dans la sphère publique, en toute innocence, jurant crachant ne jamais avoir interféré dans les décisions touchant à la fois la société MSC et l’administration. On est prié de le croire, puisqu’il le dit.
Le dépeçage ultime du patrimoine public démarre bientôt
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ce sujet qui me tient à coeur, parce qu’il est pour moi significatif du dépeçage du patrimoine public au bénéfice exclusif de quelques intérêts privés.
Malgré le scandale absolu que constitue la privatisation des autoroutes réalisée il y a 12 ans par Dominique de Villepin, Emmanuel Macron et Edouard Philippe remettent ça cette année et vont se débarrasser, à vil prix et au bénéfice de sociétés amies n’en doutez pas, des derniers bijoux de l’Etat :
- La Française des Jeux :
activité sensible s’il en est, où la fraude (la triche) peut tellement facilement faire partie du business. L’Etat actionnaire était une garantie d’honnêteté, il nous restera les promesses des nouveaux actionnaires, autant dire pas grand-chose… - Engie :
l’Etat ne possède plus que 24,50 % des actions, mais c’est visiblement encore trop. Il est vrai que le gaz, l’énergie en général, ce n’est pas un secteur sensible… - Aéroports de Paris :
l’Etat va brader cette magnifique pépite pour le plus grand profit du ou des bénéficiaires de la vente, qui pourront hériter d’un énorme patrimoine foncier sous-évalué et d’une rente avec les taxes d’aéroports. Rassurez-vous, les tarifs aéroportuaires augmenteront quand-même et vous paierez bien vos passages à Roissy toujours plus cher. En effet, un mécanisme complexe de double caisse permettra aux futurs propriétaires d’ADP d’isoler les bénéfices des activités commerciales et de continuer à nous faire payer un max pour l’usage des pistes… Bref, comme pour les autoroutes, on paiera nos aéroports plusieurs fois, mais ce ne sera pas perdu pour tout le monde. Les premiers de cordée nous remercieront... En fait, non, même pas, les premiers de cordées nous méprisent, en toute simplicité. - Les barrages hydroélectriques : le pouvoir nous explique que cette privatisation est une exigence de l’Europe… L’Europe a bon dos, n’oublions pas qu’elle est dirigée par les pouvoirs exécutifs des pays membres, et que les élections au Parlement Européen auront lieu dans moins d’un an. Sinon, les barrages hydroélectriques, ce sont surtout une multitude d’actifs stratégiques qui sont aussi des poules aux oeufs d’or pour leur futurs propriétaires. Le patrimoine public va donc ainsi se priver du beurre, en ne demandant même pas l’argent du beurre…
Mondial de Foot, Benalla, Pénicaud, Kohler, privatisations. l’exemplarité est En Marche et rien ne pourra… Nan, j’déconne, la seule chose qui est En Marche, c’est la suffisance et le mépris du pouvoir à notre égard. La rentrée va nous donner de nombreuses occasions de le constater très rapidement.
Où c'est que j'ai mis mon flingue ? 
1 réflexion sur « Sur la plage abandonnés, un tournant du Macronisme triomphant ? »